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Pour Pierre Laurent « Le scénario d’un basculement à droite de toutes les régions, et du gain pour le Front national d’une ou deux d’entre elles est une possibilité »

Adresse du secrétaire national du PCF aux militants communistes :

« Je m’adresse directement à toi par courrier parce que nous vivons un moment politique particulier, qui va compter. Dans moins d’un mois, le 6 décembre, se tiendra le premier tour des élections régionales. L’enjeu en est particulièrement important. Pour le pays, pour le combat des progressistes, et pour le Parti communiste lui-même. Et ce pour plu- sieurs raisons.

La première est que les nouvelles régions vont disposer de pouvoirs considérable- ment renforcés en matière d’aménage- ment, d’économie, de transport, de lycées, de formation... Ces nouveaux pouvoirs, tout comme le redécoupage des territoires régionaux, découlent directement des conceptions libérales d’aménagement du territoire européen avec des risques très importants en terme d’injustices, de concurrences, d’inégalités. D’autant qu’avec la création des métropoles et des intercommunalités qui font la part belle à la technocratie, les communes, les départements voient leurs prérogatives se rabougrir. C’est toute la vie démocratique, le modèle français de démocratie, qui sont mis en cause. Nous ne nous résignons pas.

Des résultats qu’obtiendront les listes que nous animons dépendra une part non négligeable de la situation quotidienne à venir des jeunes, des salariés, des chômeurs, des retraités, des couches populaires. En matière d’aménagement, de transport, de formation, d’enseignement, de culture... la plupart des régions portent la marque de l’activité et des conceptions des élus communistes et Front de gauche. Et de ce fait, elles ont été dans certains domaines des remparts aux politiques d’austérité. Nous pourrions en décliner maints exemples.

Or, le nombre et le rôle de nos élus régionaux se joue partout au premier tour. Et un bon résultat de nos listes peut seul empêcher que la droite, flanquée de l’extrême droite, ne s’empare de l’ensemble des régions, réalisant son rêve de grand chelem, pour liquider tous ces acquis.

Car, et c’est la deuxième raison pour laquelle elles sont d’un en- jeu décisif, ces élections peuvent donner lieu à un bouleversement politique du pays. Le scénario d’un basculement à droite de toutes les régions, et du gain pour le Front national d’une ou deux d’entre elles est une possibilité. C’est une perspective à laquelle il nous est interdit de nous ranger, tant le danger est celui d’un recul très grave pour le logement social, pour les associations, pour la jeunesse, pour les transports publics, pour les lycées, pour la culture. Ce serait l’austérité renforcée partout et en tous domaines, un recul général des droits démocratiques, un climat de tension incompatible avec la justice et les progrès sociaux et humains attendus par notre peuple.

La perspective d’une victoire générale de la droite et de l’extrême-droite s’explique par la situation d’une gauche meurtrie et sidérée par la politique Hollande-Valls-Macron. Cette politique a affaibli considérablement un PS en grand désarroi. Il perd des adhérents, voit des candidats se retirer de ses listes, d’anciens militants appeler à voter Front de gauche. Europe écologie – Les verts est en voie d’implosion avec le départ de Jean-Vincent Placé, François de Rugy et plusieurs cadres du parti, qui ont créé un nouveau parti centriste et écologiste.

Du côté du Front de gauche, la situation est pour le moins « complexe ». Nous allons à cette élection dans des configurations très différentes d’une région à l’autre alors que nous avons fait effort pour construire partout, avec le Front de gauche, des listes de très large rassemblement.

Partout, nous avons réussi à ce que les listes sur lesquelles nous figurons et que nous animons aient ce caractère très rassembleur. Et, partout, le Parti communiste, ses militantes et militants ont pris leurs décisions ensemble et démocratiquement ce qui fait notre unité. C’est très important pour moi et pour nous tous, pour l’avenir. Et c’est d’ailleurs la troisième raison de l’importance de ces élections régionales. Nous pouvons beaucoup y gagner et construire pour l’avenir. Je ne veux rien cacher, il faut de la lucidité : cette consultation n’est pas des plus faciles, pour la gauche, pour les progressistes et pour le Parti communiste. Elle peut contribuer à affaiblir l’espoir que nous avons commencé à construire avec le Front de gauche. Tout est fait pour marginaliser une politique de gauche alternative.

Mais rien n’est écrit. Ayant dans toute la France multiplié les rencontres au printemps et dans l’été, sillonnant l’Île-de-France pour cette campagne électorale, je vois à bien des signes que le PCF, ses militantes et militants, ses élus et dirigeants, sont un repère visible, solide, pour les gens de gauche qui refusent la politique d’austérité. Dans la constitution de nos listes dans les 13 régions, nous avons avec succès invité à se présenter des syndicalistes connus et reconnus dans le monde du travail, des militants et dirigeants d’associations, des personnalités de la vie régionale non encartées dans un parti politique, des citoyennes et citoyens engagés dans des combats. C’est une grande nouveauté à cette échelle et c’est un signe positif des possibles qui s’ouvrent. C’est un atout pour l’avenir, car nous savons qu’une tâche immense nous attend : celle de reconstruire la gauche, une gauche qui mérite son nom.

C’est pourquoi nous avons la possibilité de concrétiser, de prolonger, de renforcer toutes ces possibilités par le vote en faveur des listes sur lesquelles nous sommes engagés. Contre tous ceux qui prétendent que ce scrutin est joué d’avance - la droite triomphante et Marine Le Pen dans un fauteuil - je l’affirme, rien n’est joué ! Tout a été fait pour favoriser l’abstention : de nouvelles régions avant le vote, un scrutin en décembre ce qui est une première depuis 1969. Et, surtout, cette désillusion à gauche, renforcée jour après jour par les provocations de Valls et Macron. C’est chez nous, parmi nos électrices et électeurs, parmi les gens de gauche les plus décidés, que tout ceci fait le plus mal. Ce sont eux d’abord que cette politique et ces campagnes découragent d’aller voter.

Les meilleurs atouts du Parti communiste, ce sont ses adhérentes et ses adhérents. Pour faire sortir et voter tes collègues de travail, tes voisins, tes amis et parents, tu es, chère camarade et cher camarade, la mieux placée, le mieux placé. Tu as les arguments, les connaissances pour convaincre autour de toi, pour redonner de la confiance et de l’espoir. Dans les sections, les fédérations, du maté- riel, des tracts, des affiches, des argumentaires sont à ta disposition pour y aider.

Un bon résultat est possible. Pour les salariés, les couches populaires, pour tous ceux qui re jettent les politiques d’austérité et cherchent des alternatives, pour le Parti communiste, ces bons résultats ouvriront, soyons-en convaincus, de belles perspectives de rassemblement et de luttes. L’heure est à la mobilisation générale. »

Tag(s) : #Politique
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